Une brève histoire de Salvagnac

Par Jean Lauzeral

Origine et influence romaine

Dans sa monographie du canton de Salvagnac publiée en 1866, Elie Rossignol, historien régional, écrit que le Tescou qui coule au bas de Salvagnac a pour origine le nom du peuple gaulois qui vivait dans cette région : le peuple des « Tasconis ». Cette affirmation est aujourd’hui remise en cause.
En revanche, il est quasiment certain que le nom de Salvagnac a pour origine le nom d’un personnage romain « Silvanus » dérivé de « Sivanus ». Alfred Caraven-Cachin, homme de lettres, mais aussi archéologue, qui a vécu à Salvagnac de 1883 à 1903 a fait de nombreuses découvertes qui permettent de confirmer une influence romaine à Salvagnac et ses alentours.
Il a mis à jour des débris de poteries, de tuiles et de briques, mais aussi des monnaies romaines à Beauvais sur Tescou, Montdurausse, Montgaillard et Saint-Gérard dans la commune de Lisle sur Tarn.

Fief des Comtes de Toulouse

Raimond III Pons Comte de Toulouse meurt en 950 et c’est sa veuve Garsinde qui administrera ses biens. Garsinde fera, avant sa mort, de nombreuses donations consignées dans un codicille (testament) rédigé vers 972-974. Par cet acte elle donne son domaine de Salvagnac « villam meam quem vocant Selvaniaco » à Frotaire, évêque de Cahors. Au décès de celui-ci, le domaine reviendra à l’abbaye Saint-Michel de Gaillac. Ce document laisse supposer que dès le Xe siècle, le fief de Salvagnac appartenait à la maison de Toulouse.
En 1209, Raimond VI donne à son frère Baudoin une part de l’héritage qu’il avait reçu de Raimond V son père, à savoir la vicomté de Bruniquel et la seigneurie de Salvagnac ; ce qui explique qu’au printemps 1211, Baudoin ayant pactisé avec Simon de Montfort, Salvagnac passe sous l’autorité de ce dernier qui avait engagé une campagne pour s’emparer des fiefs des Comtes de Toulouse situés sur la rive droite du Tarn. A la fin de l’été 1211, Baudoin est chassé de Salvagnac et Raimond VI récupère son fief.
Par la suite, Raimond VI fait en 1220 des donations aux Bénédictins de Saint-Michel de Gaillac qui fondent un prieuré simple à Salvagnac, très certainement pour surveiller les domaines qu’ils y possédaient.
Enfin, le 4 Décembre 1224, Raimond VII vient dans le château de Salvagnac pour conclure le mariage de son frère naturel Bertrand avec Comtoresse, fille de Mainfroi de Rabastens. Et ce même jour, il fait donation à Bertrand des Vicomtés de Bruniquel et de Monclar ainsi que de la Seigneurie de Salvagnac. Ses terres vont demeurer dans la descendance de Bertrand jusqu’en 1629, année de la mort d’Anne de Monclar dont le fils Louis avait été tué en 1622 au siège de Tonneins. On peut donc admettre que Salvagnac a appartenu à la maison de Toulouse pendant plus de six siècles.

Guerres de religions : siège et destruction de la ville forte

Il est admis que dès 1568, Antoine de Monclar, vicomte de Monclar et baron de Salvagnac se convertit et devient un des chefs des Réformés. Il meurt en 1572. Son fils Jean Antoine revient à la religion catholique après le massacre de la Saint-Barthélemy en août 1572, mais les Ligueurs doutèrent de sa conversion. En août 1585, les Religionnaires occupent Salvagnac, ils y demeureront jusqu’à la fin du siège l’année suivante. En novembre 1586, l’amiral de Joyeuse décide en conseil de guerre d’entreprendre le siège de Salvagnac pour reprendre cette ville

Il met sur pied une armée forte de 8000 fantassins et 800 cavaliers et il va pilonner la ville avec 9 canons installés à Pelot. A l’intérieur de la ville réside une garnison de 500 soldats protestants com-mandés par le capitaine Penavayre. Les assiégés attendent les secours venant de Montauban qui ne peuvent arriver, car il pleut beaucoup et les chemins sont impraticables. Les conditions atmosphériques ne sont pas meilleures pour les assiégeants, des épidémies apparaissent. En définitive, un accord intervient entre assiégés et assiégeants, le siège qui avait commencé le 23 novembre est levé le 3 ou 4 décembre et les troupes protestantes quittent la ville et se retirent à Montauban.
Dès le siège terminé, le Viguier et le Syndic du diocèse entrent dans la ville et engagent sa démolition grâce aux hommes envoyés par les consuls de Lisle, ils vont faire distribuer 5579 pains entre le 6 et le 24 décembre. Le rasement de la ville et du château ne se déroulant pas assez vite, l’évêque d’Albi, Jules de Médicis, sollicite à nouveau les consuls de Lisle le 15 avril et le Parlement de Toulouse confirme le 5 mai 1587.
Il faudra attendre plus de deux siècles avant que l’emprise de la ville forte soit reconstruite. On peut penser que le château fut en partie épargné, car en août 1606, on en fit l’inventaire pièces par pièces. Quant à l’église, elle fut rendue au culte quelques années plus tard. En effet en 1629, Anne de Monclar y fut inhumée. Anne de Monclar était la dernière descendante de Bertrand, demi-frère de Raimond VII.

Reconstruction et essor économique au XIXe siècle

Au cours des XVIIe et XVIIIe des maisons et leurs dépendances vont être construites à l’extérieur des anciens remparts, mais l’emprise de la ville est vide à l’exception du château et de l’église.
A l’initiative du Maire, Guillaume Druille, un projet d’occupation de cet espace vide est lancé le 14 mai 1831, des emplacements vont être vendus pour la construction de maisons d’habitation, dans un premier temps sur l’emplacement des anciens remparts, et par la suite sur l’emprise de la ville détruite. Plus tard la Halle aux grains avec en étage la Mairie est construite de 1854 à 1856 ainsi que l’école publique de garçons sur l’emplacement de l’église qui avait déjà été reconstruite sur le site de l’église actuelle en 1840. Cette église sera démolie en 1875 et remplacée par l’édifice actuel. Quant au château, il changea plusieurs fois de propriétaire avant d’être acheté en 1788 par la famille de Puységur qui le revendra à une congrégation de religieuses en 1850. Les religieuses de Saint-Joseph d’Oulias fondent une école primaire de jeunes filles avec un pensionnat, l’aile sud du château est entièrement reconstruite et l’aile nord réaménagée.
Salvagnac est chef-lieu de canton depuis 1791. Sa population connait ensuite une croissance importante : 1275 habitants en 1800, 1901 en 1851.

La ville le-village-en-1960devient alors un centre d’échanges économiques important, l’artisanat et le commerce se développent. Les foires qui existaient depuis des temps immémoriaux attirent des milliers de chalands ; en 1838, un marché hebdomadaire est crée le mercredi, il rythme l’activité commerciale du bourg. Ce marché sera très réputé pour la commercialisation des volailles ; en 1904, 16800 têtes de volailles sont vendues à Salvagnac, soit 14% des ventes départementales. Ces foires et marchés connaîtront le déclin après 1950. Enfin, il faut savoir que malgré plusieurs projets le chemin de fer n’atteindra jamais Salvagnac.

Des épisodes du passé de cette ancienne « ville forte »

Destruction de la ville en 1587

La destruction de la ville est retracée en détail dans la Brève histoire de Salvagnac. Nous reproduisons ci-dessous l’Arrêt du Parlement de Toulouse du 5 mai 1587, confirmant la procédure de destruction entamée en fin 1586 à l’issue du siège par les troupes de l’Amiral de Joyeuse.
Cet arrêt confirmait les procédures et actions entreprises pour qu’ « il fut pourveieu a la demolition et razement du lieu et chasteau de Salvaignac au pays d’Albigeois cy devant tenu et occupé par les dits rebelles ». (1)
La décision de raser Salvagnac et son château avait été prise au cours du siège et dès la sortie des troupes protestantes assiégées, Fonvielle, Viguier d’Albi, et Lenfant, Syndic du Diocèse, ordonnèrent la démolition immédiate de la place forte en invitant les consuls de Lisle à les aider dans cette opération. « Du 6 au 24 décembre, il fut distribué aux ouvriers 5579 pains. » (2).
Mais comme les travaux n’avançaient pas assez vite, le 13 avril 1587, le Premier Président du Parle-ment de Toulouse, Duranti, enjoignit aux consuls de Lisle d’occuper Salvagnac et d’en poursuivre la démolition. Le 15 avril, l’Archevêque d’Albi, Julien de Médicis, exprima la même exigence et le 23 l’Assemblée de Messieurs les Auditeurs des comptes du Diocèse d’Albi décida d’envoyer à Salvagnac une délégation pour contrôler l’état des travaux de démolition.
Le 5 ami 1587 le Parlement de Toulouse précisait dans son arrêt que les lieux de Salvagnac doivent « estre demolis tant pour espargner les frays des garnisons qu’il y conviendroit entretenir que pour obvier aux inconvenians que pourraoient advenir si les dits rebelles s’en emparoient derechef. »
Cet arrêt disait également que « attendu l’importance du(dit) lieu de Salvaignac » il appartenait aux autorités concernées de l’exécuter « sur peyne à tous d’estre responsables en leur noms propres des inconvenians qui adviendroient en cest endroit par le default de la(dite) demolition. »

doc-archive

Le document original de l’Arrêté de 1587 tel qu’il est parvenu jusqu’à nous en deux pages très abimées et qui peut être consulté aux archives départementales de Toulouse.

Si les remparts furent rasés, il est certain que l’église le fut aussi ainsi que les habitations de la ville dont plusieurs devaient s’appuyer sur les remparts. L’église fut reconstruite en 1630 ; quant aux maisons, elles ne furent reconstruites pour une partie qu’au XIXème siècle. Il faut imaginer que la ville n’était pas très étendue, enfermée à l’intérieur des remparts dont le tracé peut être aujourd’hui aisément reconstitué : place de la Mairie, Grand-rue, rue du Docteur Gary (antérieurement rue des Remparts) et allées Jean-Jaurès. Seul le château fut en partie épargné, c’est ce que laisser supposer, l’inventaire dressé en Août 1606 à la suite de l’assassinat du Vicomte Jacques de Voisin ; le château est à cette occasion décrit pièce par pièce. Endommagé seulement au cours de la destruction, il avait du être rapidement réparé, il s’agissait d’un bâtiment relativement modeste ne comportant outre les tours qu’une dizaine de pièces. Il est possible que les tours du château aient été intégrées dans les remparts de la ville.
La destruction de 1587 va laisser de profondes traces dans les mémoires, si bien qu’au cours du XIXème siècle, les délibérations du Conseil Municipal évoquent le lieu dit « sur la ville » ou sur l’emplacement de « l’ancien rempart ». Encore au XXème siècle des Salvagnacois qui habitaient place du Monument aux Morts ou place de l’église disaient habiter sur « la ville ».
La carte ci-dessous montre le village en 1830 après les premières reconstruction qui se feront à l’extérieur de l’emprise des remparts de l’ancienne ville. Les seuls vestiges de la ville étaient alors le château, les écuries du château l’église, le presbytère attenant et le four banal. Dans les années qui suivirent, l’attribution et la vente de parcelles permirent aux habitants de se réapproprier progressive-ment le plateau occupé avant 1587 par la ville forte.

La carte ci-dessous montre le village en 1830 après les premières reconstruction qui se feront à l’extérieur de l’emprise des remparts de l’ancienne ville. Les seuls vestiges de la ville étaient alors le château, les écuries du château l’église, le presbytère attenant et le four banal. Dans les années qui suivirent, l’attribution et la vente de parcelles permirent aux habitants de se réapproprier progressivement le plateau occupé avant 1587 par la ville forte.

plan-village

Visite à Salvagnac par M. Edmond CABIE en mai 1877

doc-patrimoine« Mr Maurel, huissier, habitant du lieu qui aida Rossignol à compulser les archives communales, nous dit qu’en reconstruisant l’église faite de neuf depuis peu, on a trouvé sur le plateau ou botte où elle est et qui do-mine la ville, au centre, plusieurs silos, remplis de débris. Du reste toute cette butte en offre un grand nombre placés tout autour. En a et b, espace vide que la commune a vendu de nos jours et où l’on a bâti des maisons, on en trouva plusieurs et dans un on trouva une grosse clef et des poids en métal (le juge aurait ces objets recueillis par Loubersac son suppléant qui lui céda. D’autres silos toujours parait-il de forme habituelle ronde, sont en c et d en suivant le tour de l’église. Maurel connait aussi la trouvaille faite dans le temps par Mr Murat. Les objets recueillis venaient des silos situés également sur la butte et qui sont, dit-il, certainement antérieurs à la destruction ou prise de la ville à la fin du 16e siècle, car la butte a toujours été vue vide d’habitations aussi loin que remontent les souvenirs des habitants. L’église qui a précédé celle qui vient d’être démolie étant, me dit mon oncle qui la vit il y a une quarantaine d’années, du côté de la halle et non sur le plateau. La ville était entourée de fossés comblés dont on suit le tracé au moyen de larges rues qui le sont rem-placés. Il n’y e a qu’un reste devant le château, servant de mare ou abreuvoir. Le dit château remanié offre deux tours rondes latérales en saillie sur
2 avant cour, autour d’une cour, l’une d’elles a comme une espèce de moucharabié ; mais il ne surmonte pas de porte visible ; ce doit être plutôt des latrines. Le tout est en pierre, nulle fenêtre, ni porte, ni l’aspect général n’ont un cachet franche-ment ancien. Ce doit être postérieur, comme dit Rossignol à 1
587. Ce qui m’a le plus frappé, c’est un pont qui y conduit et traverse le fossé : ce pont est en briques avec 2 grandes arcades en ogive, de forme ordinaire ; leur base est aujourd’hui cachée par les remblais qui comblent sur ce point le fossé ; mais on les a vues en entier et elles doivent avoir des pieds droits. Leurs claveaux en pierre portent les 2 dates 1720 sur l’une et 1721 sur l’autre ; preuve curieuse de l’emploi de l’ogive au courant du 18e s. Ce qui montre aussi que les ponts des fossés de Buzet et de Saint Sulpice peuvent être, sans difficulté de la 2e moitié du 17e s. »

Transcription du document original ci-contre écrit de la main de M.Edmond Cabié

Alfred Caraven Cachin

Sa Vie
Alfred, Joseph, Antoine, Louis, Emile Caraven naît à Castres le 5 Juillet 1839.
Son père Antoine, Eustache Caraven est négociant et sa mère Marie, Virginie, Zélie, née Vaissiere « Femme de lettres ».
On ignore les études poursuivies, il réside à Castres jusqu’en 1883, il y exerce semble t’il des activités d’antiquaire. Il est certain qu’il consacre l’essentiel de son temps à des recherches dans les domaines de la géologie, de la minéralogie, de la botanique et de l’archéologie ; ses publications nombreuses en sont le témoignage. Il s’intéresse aussi à la vie de sa ville de Castres, il est en particulier Secrétaire de la Société des Courses du Tarn.
Par une lettre au maire de Castres, publiée par l’Echo du Tarn du 13 Novembre 1864, il précise qu’il est le dernier héritier du nom et des titres du Baron Cachin ; mais ce n’est qu’à partir de 1872 qu’il signe ses publications du nom d’Alfred Caraven Cachin.
Le 25 Septembre 1870, il s’engage dans la Légion des Volontaires de l’Ouest placée sous les ordres du Général de Charrette ; il est libéré le 24 Mars 1871.
Le 5 Mars 1883, il épouse Cécile Gabrielle, Emilie Murat, fille de Jean, Gabriel, Sylvain Murat, décédé en 1882 et qui fut notaire, maire et Conseiller Général de Salvagnac.
Pendant vingt ans, il va parcourir le Pays Salvagnacois poursuivant, comme à Castres ses recherches dans les domaines qui le passionnent.
Alfred Caraven Cachin meurt à Salvagnac, le 29 Mai 1903. Quelques jours avant son décès, soit le 6 Mai 1903, il lègue par testament ses collections et sa bibliothèque à la ville de Castres, il se ravise et le 10 mai 1903, il substitue la ville d’Albi à la ville de Castres comme bénéficiaire de sa donation, il lègue égale-ment cinq cent francs au bureau de Bienfaisance de Salvagnac.

Ses Titres                 maison-murat
– Officier d’Académie,
– Lauréat de l’Institut, de l’Académie des Sciences Inscriptions et Belles Lettres de Toulouse, de la Société Française d’Archéologie, de la Société d’Archéologie de Béziers,
– Lauréat aux Expositions Archéologiques et Historiques,
– Membre Honoraire de la Société Royale Grand-ducale de Luxembourg,
– Membre correspondant de la Société Géologique de France,
– Membre Fondateur, Titulaire, Correspondant et Associé de plusieurs Académies et Sociétés Savantes de France et de l’Étranger.

Son œuvre
kakemono-caraven-cachinDans le numéro 761 de la Revue du Tarn paru en1957, Jean Lautier qui a effectué la classification de ses œuvres écrits :
« S’il ne fut pas un savant de premier ordre, il fut surtout un chercheur infatigable, un ardent prospecteur, il fut le géologue, le minéralogiste, le botaniste, l’archéologue et le numismatique du Tarn. Il fit de nombreuses découvertes dans les régions de Salvagnac et Rabastens, fouilla le grotte du Rouzet près de Puycelsi »
De son côté, Michel Durand Delga, Professeur de Géologie à l’Université Paul Sabatier de Toulouse, qui a rédigé l’article le concernant dans l’ouvrage les Tarnais publié en 1996, nous apporte les commentaires qui suivent :
« En histoire naturelle, il donna des catalogues des « mammifères, oiseaux, poissons, mollusques, plantes médicinales du Tarn » et surtout écrivit un ouvrage de 684 pages « Description géographique, géologique des départements du Tarn et du Tarn et Garonne » Toulouse Privat 1898. Compilation peu utilisable. Son apport en archéologie est notable en particulier sous forme de deux ouvrages : « sépultures Gauloises » 1872 et « le Tarn et ses tombeaux » 1873. On lui doit aussi une carte archéologique du département du Tarn Castres 1867, la cofondation en 1877 de la commission des antiquité de Castres et d’innombrables articles sur les sujets les plus divers dont la liste à la fin de son ouvrage de 1898 tient 14 pages ».
Il porte en conclusion de son article, un jugement un peu sévère sur Alfred Caraven Cachin : « il a manqué à cet amateur actif et de bonne volonté, une formation scientifique de base et un peu de modestie que devrait montrer un vrai savant… »

 

Salvagnac au 21ème siècle
architecture et histoire

1. La maison Murat ; 7, avenue Caraven Cachin                                      maison-murat-patrimoine
Propriété de la famille Murat depuis la deuxième moitié du 18ème siècle jusqu’en 1907 année du rachat de l’immeuble par la commune pour y installer l’école publique primaire pour les filles ainsi que trois appartements pour les enseignants.

maison-cusset2. La maison d’Antoine Cusset, aujourd’hui pharmacie. 2, rue Gérard Roques.
Antoine Cusset était taillandier et forgeron. En 1812, il occupait trois ouvriers à temps plein. Il était réputé pour la qualité de sa trempe, il fabriquait en particulier des enclumes qu’il vendait jusqu’à Bordeaux.

 

3. La colonne de la République: la Marianne. Allées Jean Jaurès.      marianne
Cette colonne fut acquise par la commune pour commémorer le Centenaire de la Révolution.
Elle avait été fondue aux forges de Tusey. Elle est inscrite depuis 1989 sur la liste supplémentaire des monuments historiques.
4. Ancien marché aux veaux, aujourd’hui bibliothèque. 7, allées Jean Jaurès.
Le marché aux veaux fut construit en 1886 sur un terrain entre la maison Thomas (Georges Vialard) et la tour sud du château. Monsieur Thomas construisit gratuitement le marché, mais il devint propriétaire du premier étage. Le rez-de-chaussée s’ouvrait sur les allées par quatre arcatures.

chateau5. Le château. Entrée Place de la Victoire 14/18.
Les tours du château sont les seuls témoins de la période médiévale de cette ancienne ville forte. On ignore la date de construction, mais il existait le 4 décembre 1224 quand Raimond VII y vint signer l’acte de donation qu’il fit à son frère naturel Bertrand des vicomtés de Bruniquel et de Monclar ainsi que la seigneurie de Salvagnac. Le château était entouré de fossés, ainsi il était séparé du plateau sur lequel était construite la ville. Ces fossés furent comblés au cours du 19ème siècle On pénétrait dans la cour par un pont-levis qui franchissait le fossé entourant la ville.
Pendant le siège de novembre 1586, le château fut bombardé par les canons de l’amiral de Joyeuse, il fut endommagé, mais non détruit ; en effet le 2 juillet 1606, Anne de Monclar fit dresser un inventaire des meubles, ce qui nous permet de savoir que le château n’avait qu’un étage où se trouvait les appartements du baron. Il y avait une dizaine de pièces et on accédait à cet étage par un escalier en pierre existant encore aujourd’hui.
Le 13 mai 1713 François Gaspard Legendre, Intendant de Montauban fit l’acquisition du château et de la ba-ronnie de Salvagnac. Il fit démolir en 1720 le pont-levis et construire un pont à trois arches pour franchir le fossé de la ville. Ce pont fut démoli vers 1955 pour aménager les allées.
En 1788, Chastenet de Puysségur acquis le château et la baronnie et le donna à sa fille à l’occasion de son mariage avec le baron de Scorbiac. Elle vendit l’aile Nord à Aristide Gisclard curé de Salvagnac qui y installa des religieuses de Saint-Joseph d’Oulias pour y fonder une école primaire privée pour les jeunes filles. En 1866, les religieuses firent l’acquisition de l’aile sud et à l’exception des tours, le château fut démoli en grande partie et reconstruit tel qu’on peut le voir de nos jours.
Depuis 1980, les tours sont inscrites sur la liste supplémentaire des monuments historiques.

6. Ancienne gendarmerie. 36, rue du Docteur Gary    ancienne-gendarmerie
Une brigade de gendarmerie fut installée à partir de juin 1851 dans un immeuble loué à Michel Pendariès. L’immeuble loué pouvait accueillir cinq gendarmes « huit chambres à feu, deux sans cheminées et un cabinet pour le commandant de brigade, lieux d’aisance, puits, écurie pour les chevaux, petite cour et jardin ».
7. Le poids public. Face au 27, rue du Docteur Gary
Ce pavillon fut édifié en 1880 en remplacement de celui qui avait été édifié en proximité de l’église en 1863 et qui était inadapté Il comportait un pont bascule pour charrettes et véhicules ainsi qu’une bascule pour peser les veaux.

maison-rabaly8. Maison Rabaly Bouyssou. 23, rue du Docteur Gary.
Cette maison fut construite au début du 19ème siècle, elle était la propriété de Bonaventure Rabaly, instituteur, puis greffier du Tribunal de Justice de Paix de Salvagnac.
En épousant la fille de Bonaventure Rabaly, Jean Prudence Bouyssou prit la succession de la charge de greffier de son beau-père.
9. Le puits communal. Angle Rue des fleurs et Rue du Docteur Gary
Avant 1836, il n’existait que six puits publics ou privés ; c’était vraiment très peu, si bien que dans les années suivantes on construisit de nouveaux puits. En 1886, ce puits communal fut creusé en limite du fossé de la ville ; Monsieur Mailhé fut autorisé à construire sa maison au-dessus.

10. La côte du Dragon.        cote-dragon
Cet accès fut dénommé ainsi à la fin du 19ème ou au début du 20ème siècle. En effet, monsieur Audouy petit exploitant agricole habitait en proximité des Guisards et on le surnomma « le dragon ». Antérieurement cet accès à la ville s’appelait côte Française, c’était un accès important qui reliait la Pierre du Lac, consulat de Las Clottes à la ville de Salvagnac. Au sommet de la côte, on atteignait le fossé de la ville qu’on devait franchir et accéder ainsi à la « pourtéte » ou petite porte qui permettait d’atteindre la ville par une forte pente. Il ne subsiste aucun vestige de cette porte.

maison-murat-lavergne11. Maison Murat Lavergne. 11/13, rue du Docteur Gary.
Cette maison pour la plus grande partie a été construite au début du 18è-me siècle. A l’arrière, existait un magnifique jardin à la française avec des allées de buis, également un cèdre bicentenaire
Elle était la propriété de Louis Murat, médecin et frère de Sylvain Mu-rat, notaire. Louis Murat occupa cette maison plusieurs décennies, il eut une nombreuse famille, neuf filles et deux garçons. A la mort en 1881 de Sylvain Murat son étude notariale dut vendue à Jean- Louis Lavergne qui racheta la maison de Louis Murat et y transféra l’étude notariale. Après son décès en 1890 l’étude fut rachetée par Monsieur Mournés et transférée dans la Grand-rue.

12. Maison Miramond Gary. 9, rue du Docteur Gary.    maison-miramond
Cette maison à l’origine à été construite au 18ème siècle au nord de l’ancien fossé. Elle a subi vers le milieu du 19ème siècle des transformations importantes. En effet, des aménagements importants furent réalisés dès lors qu’il fut décidé en 1842 que la nouvelle route départementale N° 17 traverserait la ville. Cette nouvelle route reliait Rabastens à la route royale 99 au bas de Salvagnac. On construisit la route à la sortie Ouest de la ville avec un mur de soutien, puis un remblai jusqu’au Bazacle (Chantilly)

maison-vaysse13. Maison Vaysse. 7, rue du Docteur Gary.
Cette maison date de la fin du 18ème et n’a pas été modifiée depuis, si bien que le rez-de-chaussée se trouve en dessous du niveau actuel de la rue. Elle fut la propriété de Marie Joseph Vaïsse greffier du Tribunal de Paix du canton de Salvagnac.
Originaire du Bas-Quercy, il épousa en 1828 Cécile Miramond, nièce de Michel Philippe Miramond, son voisin. Ils eurent un fils Emile qui perdit sa mère en 1837.
Marie Joseph Vaïsse se remaria avec Louise Cibiel, riche propriétaire de Nègrepelisse. Louise peu après son mariage adopta Emile Cibiel qui prit le nom de Vaïsse Cibiel.
Emile Vaïsse Cibiel fit ses études secondaires et supérieures à Paris et devint avocat.
Il s’inscrivit au barreau de Toulouse et se fit remarquer par sa nette opposition à Napoléon III
Il créa une revue le Progrés Social et rédigea de nombreuses études sur des personnages qui furent persécutés pour leurs idées. Demeurant attaché à Salvagnac, il avait épousé Marie Murat sœur de Sylvain Murat, notaire. Il meurt le 28 août 1884.

14. Maison Cayzac. 3, rue du Docteur Gary.  maisoncayzac
Cet immeuble fut construit vers 1850, c’est-à-dire dès lors que fut ache-vé le mur de soutènement au-dessus du chemin de Salvagnac à Monclar et la chaussée de la route départementale 17 reliant Rabastens à la route nationale Montauban Gaillac.
Conséquence de cette nouvelle voie, les maisons qui se trouvaient entre la maison Vaysse et le chemin Salvagnac Monclar furent démolies.
Parmi les propriétaires des maisons démolies, il y avait Joseph Cayzac cabaretier. Il est vraisemblable qu’il soit le constructeur de l’immeuble à l’angle de la rue du rempart et l’avenue Chantilly. Il y installa un hôtel restaurant à l’enseigne du Lion d’Or ; il créa également tout à côté une boucherie.

maison-poujade15. Maison Poujade. 33, Grand’ rue.
C’est une très belle maison avec façade en briques rouges construite au cours du 19ème siècle.
En 1907, Maurice Poujade originaire de Paris épouse Henriette Marty fille du juge de paix de Lisle sur Tarn, elle habite cette maison. Maurice Poujade va gérer les biens fonciers très important que son épouse possède à Saint-Gérard.

 

 

16. Maison Audouy Garric. 31, Grand’ Rue.maison-audouy
L’immeuble fut construit après 1831, pour se conformer aux projets de constructions de terrains inoccupés, en particulier les propriétaires de maisons au sud de la Grand-rue devaient les reconstruire en alignant les façades. L’immeuble est surtout remarquable par la devanture de son magasin. On peut le découvrir sur une ancien-ne carte postale ou le café Audouy est mis en valeur.

halle-mairie

17. Halle aux grains et Mairie. 1, place de la Mairie.
C’est le 19 mars 1824 que l’assemblée municipale décida d’acheter une partie de la maison Rabaly chemin de la Péchique pour y installer la première Mairie, antérieurement il ni avait pas d’immeuble affecté, c’est le notaire qui assumait le secrétariat et l’archivage des décisions des consuls, puis de l’assemblée municipale.
Les locaux de cette Mairie étant trop petits, le Conseil Municipal décida le 18 janvier 1853 de construire une nouvelle Marie qui demeure le bâtiment public le plus représentatif de l’essor économique du bourg de Salvagnac. Ce bâtiment est situé à l’emplacement du four banal et en avant de l’ancien rempart. Au rez-de-chaussée une halle à usage de marché aux grains les jours de foires et de marchés, à l’étage la salle du conseil municipal et le secrétariat de maire ; la salle du Tribunal de Justice de Paix et le bureau du greffier.