Pour accompagner le retour des enfants à l’école

C’est une rentrée un peu inhabituelle qui va avoir lieu mardi 12 mai à l’école de Salvagnac. Les enseignants, les équipes périscolaires ainsi que la mairie s’y préparent depuis au moins 3 semaines afin d’accueillir au mieux les enfants. Nous savons que dans chaque famille s’est posée la question d’envoyer ou non les enfants à l’école. Il est compréhensible que lorsqu’il y a dans la famille une personne fragile, il vaut mieux attendre car les risques sont encore présents même si, dans notre commune, il n’y a pas eu de cas avérés.
L’objectif de ce déconfinement est de maîtriser au mieux les contaminations, c’est à dire repérer le plus tôt possible les signes de l’infection par le virus pour isoler la personne. Il est en effet important d’éviter un nouveau pic de pandémie car notre système de santé menace d’être saturé ce qui est un risque pour la santé de la collectivité. A présent, tout le monde connaît les signes de l’infection par le virus. Les enfants aussi doivent les connaître et apprendre les gestes barrières. Une vidéo les leur rappelle à la fin de cet article.
Ce cadre étant bien posé, il va quand même falloir affronter ses craintes et jouer avec toutes ces contraintes. Les adultes vont s’employer à reprendre la classe, le travail scolaire, mais aussi à rassurer, à permettre aux enfants de continuer à jouer en sécurité.
Tout va être fait pour surmonter ce climat anxiogène mais certains enfants seront peut-être débordés par leurs peurs. C’est important de repérer, dès le départ à l’école, des maux de tête, des maux de ventre sans que la température ne bouge au-dessus de 37°2. Il faudra alors prendre le temps de parler un peu, afficher l’humeur du jour (soleil joyeux, nuages tourmentés, pluie si triste, orage en colère) et faire confiance aux adultes qui seront là pour veiller sur l’enfant et l’aider à se protéger, à éloigner ce virus de notre environnement familier. Les enfants ne se racontent pas comme les adultes mais s’expriment au travers de leurs dessins, de leurs jeux. Prendre le temps de les observer, s’intéresser à leurs productions enclenche le plus souvent une discussion qui révèle spontanément la nature des peurs, ce qui permet à l’adulte de rassurer l’enfant en le comprenant mieux. La réponse aux questions n’est pas toujours facile. C’est l’occasion d’aller chercher ensemble des réponses dans les livres. Si l’enfant nous met vraiment en peine pour lui répondre, si les peurs persistent, empêchent de bien dormir, si l’enfant est trop agité, il sera possible de contacter une psychologue, soit celle de l’école, soit en libéral, soit en s’adressant au CMPEA de Gaillac au 05 63 48 52 35.

Frédérique Massat, médecin psychiatre, conseillère municipale